C’est un samedi matin de début de l’automne
C’est un samedi matin de fin du monde qui croule sous les coups de feu de terreur de couteau – et coule le sang des frères de part et d’autre des terres meurtrières
C’est un samedi matin de la nuit des temps, partout autour résonne le cri primal
La terre sainte brûle vive, et sur le trottoir rouge gît le corps enseignant
C’est un samedi matin où s’en aller
Chercher encore,
un brin d’herbe folle de poésie sur le bitume
une chanson lointaine d’enfance
un mirage d’asie à l’aube
un frisson dans l’échine
Dans la traversée des gris et des kiosques à nouvelles
Saisir au vol cet air déchirant qui cogne au coeur et garde en éveil
Chaque jour dénicher là, de la glace
La pépite de poésie, quelques mots célébrés, des effluves florales, un rayon de lumière salvateur dans un nuage d’orage, un sourire, une main à tendre, l’eau ruisselante, et l’herbe foulée, sous l’arbre refuge se loge une merveille minuscule.
À conter.
De chaque jour ainsi ma vie ma liberté mon droit mon devoir
Décompter
Mes tentatives de sauvegarde de notre humanité.