Poésie de bitume

Poésie de bitume

C’est un samedi matin de début de l’automne

C’est un samedi matin de fin du monde qui croule sous les coups de feu de terreur de couteau – et coule le sang des frères de part et d’autre des terres meurtrières

C’est un samedi matin de la nuit des temps, partout autour résonne le cri primal 

La terre sainte brûle vive, et sur le trottoir rouge gît le corps enseignant

C’est un samedi matin où s’en aller

Chercher encore,

un brin d’herbe folle de poésie sur le bitume

une chanson lointaine d’enfance

un mirage d’asie à l’aube

un frisson dans l’échine 

Dans la traversée des gris et des kiosques à nouvelles

Saisir au vol cet air déchirant qui cogne au coeur et garde en éveil

Chaque jour dénicher là, de la glace

La pépite de poésie, quelques mots célébrés, des effluves florales, un rayon de lumière salvateur dans un nuage d’orage, un sourire, une main à tendre, l’eau ruisselante, et l’herbe foulée, sous l’arbre refuge se loge une merveille minuscule.

À conter.

De chaque jour ainsi ma vie ma liberté mon droit mon devoir

Décompter

Mes tentatives de sauvegarde de notre humanité.

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